Hypnose ericksonienne

Objectifs et indications

Qu’est ce que l’hypnose ?

L’hypnose est un terme qui entraine un grand nombre d’idées reçues, d’inquiétudes et de méfiance. On donne parfois à l’hypnothérapeute des pouvoirs, presque magiques, de contrôle et de manipulation sur autrui. Or, il en est tout autre, et on s’aperçoit rapidement que l’hypnose n’est pas une technique magique pouvant obliger une personne à faire quelque chose contre sa volonté. En effet, la personne doit être consentante et investie dans la séance d’hypnose, car c’est elle qui fait son propre travail, de plus, elle garde toujours, même en transe profonde, une partie consciente de ce qu’il se passe, capable d’interagir, de contrôler et d’interrompre la séance.

Par ailleurs, il est intéressant de rappeler que l’hypnose est un état que nous connaissons, puisque nous le pratiquons dans notre quotidien, sans nous en rendre compte. En effet, nous entrons en transe légère, par exemple, en laissant notre pensée et notre imagination nous emporter ailleurs et nous couper de ce que nous sommes en train de faire et de notre réalité environnante ; ou bien en focalisant toute notre attention sur une activité spécifique, comme par exemple, la recherche d’un objet perdu.

Processus et objectifs de l’hypnose ericksonienne

L’hypnose est un état de conscience modifiée, ou plus précisément de « veille paradoxale ». En effet, elle se situe entre l’état de veille normale et le sommeil (la phase du sommeil paradoxal où les rêves se déploient). Lors d’une séance d’hypnose, la veille normale et la vigilance diminuent, laissant place à la relaxation, au lâcher prise et à l’imagination. En quelque sorte, la personne se dissocie : une partie d’elle, la conscience, reste en contact avec l’environnement, alors qu’une autre partie se recentre sur le ressenti et l’expérience intérieure. C’est dans cette deuxième partie qu’un travail important, en lien avec l’inconscient, s’effectue.

L’expérience de l’hypnose permet l’ouverture à de nouvelles possibilités, en changeant les perceptions et en engageant la personne dans un processus dynamique. Le but de l’hypnose est de réactiver dans l’ici et maintenant les potentialités et les ressources inconscientes ou non utilisées d’une personne, lui permettant ainsi de s’expérimenter autrement, de (re)trouver sa place, d’être en lien avec sa créativité. Elle favorise donc la prise de distance et permet de retrouver un fonctionnement plus souple et fluide.

Lors d’une séance d’hypnose, le thérapeute utilise diverses techniques afin d’accompagner le patient dans son processus de changement : des techniques d’inductions, favorisant la relaxation, le bien-être et l’attention vers la vie intérieure, des suggestions indirectes (et non directes et autoritaires, comme en hypnose classique), des métaphores et des contes… Vers la fin de la séance, le thérapeute invite la personne à « revenir dans la réalité présente » , à son rythme et progressivement. Il est conseillé de s’entrainer chez soi, en retrouvant les exercices effectués, ou bien en créant soi-même un nouvel exercice. L’autohypnose est un outil très bénéfique dans la vie quotidienne, qui s’apprend par l’entrainement.

Indications

Voici les applications les plus fréquentes chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte :

Stress et anxiété, tensions,
Trouble du sommeil, insomnie,
Difficultés d’apprentissage, stress et examens,
Angoisse, attaque de panique,
Manque de confiance en soi, difficulté d’affirmation de soi, inhibition sociale,
Deuils, séparations, traumatismes,
Douleurs chroniques et aigües, migraines, dorsalgie,
Maladie grave,
Dépendances (alcool, tabac, drogues…),
etc ...

La relaxation

cadre et techniques

La relaxation psychosomatique prend en compte le corps (le somatique) et l’imaginaire (le psychique) dans leur relation de complémentarité. La théorie relationnelle en psychosomatique* permet de repenser la maladie, et les troubles somatiques, comme à la fois physique et psychologique, dans une vision circulaire. Dans cette approche, il s'agit de mettre en lien et en relation les différents facteurs, afin d'aborder la personne dans son unité.

Outil particulièrement intéressant dans la gestion du stress, de l’anxiété et de la douleur, la relaxation permet d’être en lien avec son vécu intérieur, de débloquer des tensions et de se remettre en mouvement. Elle favorise ainsi la prise de conscience du corps et du vécu corporel, l’expression émotionnelle et l’intériorisation. Elle entraîne des effets aux niveaux physique, cognitif et affectif (sensations d’apaisement, bien être).

* La psychosomatique et la théorie relationnelle, développés par le Professeur SAMI-ALI, « Penser le somatique », Paris, Dunod, 1987. Dans cette pensée, il ne s’agit pas de mettre en lien un symptôme physique et l’histoire d’une personne, en concluant à une somatisation du patient. C’est une pensée circulaire qui ne pose pas d’à priori et se centre sur le patient dans son unité.

La thérapie centrée sur la relaxation psychosomatique comprend :

un temps de parole, en début et en fin de séance afin de permettre à la personne d'évoquer ses besoins et ses préoccupations puis de mettre des mots sur le ressenti lors de l'exercice.
un temps d'exercice corporel et/ou visuel. Ces exercices sont élaborés par le thérapeute à partir de ce qu'amène le patient lors de chaque séance, et en fonction de sa problématique et de son fonctionnement.

Ces exercices sont construits à partir de ce qu'amène le patient lors de chaque séance, et en fonction de sa problématique et de son fonctionnement. Les techniques utilisées lors de séances de relaxation psychosomatique s'inspirent du travail de Mme Sylvie Cady*, ainsi que des méthodes de relaxation élaborées par Shultz et Jacobson. Ainsi, les exercices se centrent sur la respiration, la concentration, le ressenti corporel (étirement / détente des muscles), et différentes techniques d'imagination et de visualisation.

Les différents outils utilisés permettent de prendre conscience des sensations corporelles et de libérer les tensions, afin de mieux gérer les différentes émotions et de trouver un meilleur équilibre intérieur.

* Sylvie Cady (Centre Internationnal de Psychosomatique), « La relaxation psychosomatique », Paris Dunod, 1998.